Elle était un roc. Faite d’un de ces blocs de granit sur lesquels on sait pouvoir planter un crochet pour se hisser au sommet en toute sécurité. Elle inspirait le respect. La semaine dernière, Simone Margail s’en est allée. En paix. Entre deux marées de fin d’année.
En ce mardi 3 janvier, la petite église d’Escaro, qu’elle avait contribué à faire restaurer, était pleine à craquer. Ils étaient nombreux à être venus lui rendre un dernier hommage. Famille, amis, voisins, tous réunis pour l’accompagner en silence vers son ultime demeure.
Originaire de Sainte-Marie-la-Mer, c’est à Escaro, au pays des mines de fer et de fluorite, que Simone avait choisi de s’installer aux côtés de son époux André, employé de la coopérative ouvrière du village.
Femme de caractère, Simone n’eut de cesse tout au long de son existence de s’engager avec passion et bienveillance au service de la collectivité.
Conseillère municipale, avant de devenir Première adjointe, elle fut de tous les combats associatifs. Au sein de l’Esquirol, d’abord, dont elle fut l’une des présidentes ; puis, ensuite, en tant que trésorière de Mémoire de la mine, Simone Margail était viscéralement attachée à la défense du cadre de vie et du patrimoine. Toujours sur le front. Toujours partante pour fleurir les chars du carnaval, grimper faire le pitre sur la scène des Talents cachés, donner un coup de main en cuisine pour les animations du Foyer rural, accueillir les anciens mineurs les jours d’Aplecs, tenir les permanences du musée. Toujours motivée. Jamais blasée.
Comment ne pas évoquer également l’engagement de Simone parmi la chorale et la compagnie théâtrale du Tres Estelles dirigée par Ramon Gual ?
Pendant plus d’une décennie, cette troupe hilarante de gais lurons catalans a arpenté la plupart des villages du Conflent pour partager sa bonne humeur communicative avec un art exquis et assumé de l’autodérision.
Profondément affectée par la disparition de Simone, l’association Mémoire de la mine d’Escaro-Aytua présente à son époux André, son fils et sa belle fille Jean-Michel et Agnès, ainsi qu’à ses petites filles Carole et Marlène, ses plus sincères condoléances.
Photos © Jean-Luc Bobin / Association Mémoire de la mine.