Dans les concessions d’Escaro-Aytua et plus généralement sur l’ensemble du bassin minier du massif du Canigó, l’acheminement du minerai de fer s’effectuait en général à l’aide de chevaux et de mulets tractant de lourds attelages de wagonnets. Même si, à la faveur de modernisations successives, de petites locomotives prirent ensuite parfois le relais sur les portions de voies ferrées les plus accessibles.
📝 Dans les registres d’avancement des travaux en gites à ciel ouvert ou en galeries, il est souvent fait référence à ces vaillants chevaux de trait. Dans celui qui couvre la période mars 1913-juin 1917, on découvre ainsi l’appellation de trois d’entre-eux.
📉 Au fil de ses rapports, l’ingénieur en chef, qui rend quotidiennement compte à ses supérieurs de la vie à la mine, évoque nommément le cheval Bibi, le cheval Bijou et le cheval Philippe. Il est fait état de leur forme du moment et de leur production journalière. De leur caractère aussi.
🐴 On y apprend notamment que Bijou et Philippe sont sujets à des sautes d’humeur et s’occasionnent, parfois, des blessures à la suite de morsures. Le profil montagneux du terrain n’est pas sans risque. Provoquant chutes, entorses et foulures. Compagnons d’infortune, hommes et chevaux sont soumis aux mêmes traitements de la part des compagnies minières. Inféodés à une politique de rendement qui ne ménage ni les corps ni les âmes…
ℹ️ Pour ne rien ignorer de la grande saga des mineurs-agriculteurs de l’arrière-pays catalan rendez-vous au musée de la mine d’Escaro. Il est ouvert ce week-end de Pentecôte prolongé de 15h à 18h. Venez nous rendre visite. Le meilleur des accueils vous sera réservé.
Photo 📸 © Jean-Luc Bobin / Association Mémoire de la mine.
