Utilisée afin de faciliter l’abattage de la roche dans les galeries, la dynamite était parfois (souvent ?) stockée et manipulée de façon pour le moins … (d)étonnante !
Qu’on en juge. Daté du 23 janvier 1909 un courrier adressé au directeur des Forges et Hauts Fourneaux de Ria, concessionnaire alors des mines de Sahorre, Thorrent et Escaro-Sud, laisse à cet égard des plus perplexes. Il émane du contre-maitre de l’époque qui rend compte d’observations faites par un délégué (dont il n’est pas précisé la nature), lors d’une de ses tournées. Visitant les coffres à dynamite, ce dernier constate qu’elle est gelée. Il interroge donc les mineurs dans les chantiers pour savoir comment ils dégèlent l’explosif. Réponse : « S’il fait soleil, nous exposons les cartouches à un endroit abrité du vent, où touche le soleil. Sinon, nous les mettons dans la ceinture ou dans la poche ».
Poursuivant son inspection, le délégué remarque l’absence de pinces à serrer les détonateurs. Il questionne de ce fait les ouvriers sur leur manière d’opérer. « On serre avec les dents », lui rétorquent-t-ils.
« Comme ces deux façons d’opérer ne sont nullement réglementaires, je crois qu’il serait bon de nous munir d’abord d’un appareil à dégeler la dynamite et de faire venir des pinces » écrit le contre-maître à son directeur. « Si un accident venait à se produire (…) nous serions certainement poursuivis. Toutes les fabriques de dynamite fournissent ces outils ».
Excellente journée à toutes et à tous et à bientôt à Escaro.
Nous vous rappelons que le Musée de la mine est encore ouvert ce week-end, de 15h à 18h. Ne manquez pas de venir le visiter avant qu’il ne ferme ses portes jusqu’au mois de mai prochain.
Photo © Jean-Luc Bobin / Association Mémoire de la mine.
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