Plusieurs générations de femmes de mineurs d’Aytua en avaient fait leur confidente. Venaient, au gré des aléas de l’existence, implorer sa grâce et sa bénédiction dans la petite chapelle Saint-Christine où elle était établie depuis la fin du XVIIe-début du XVIIIe siècle. Fragilisée et sérieusement endommagée par l’attaque d’insectes xylophages, cette Vierge à l’enfant avait perdu de sa superbe. Risquait à tout moment d’être irrémédiablement condamnée à une fin funeste. Au point de bénéficier d’un traitement de conservation entrepris à la suite d’examens diagnostics établis par le Centre de conservation et de restauration du Patrimoine en 2001 et 2012.
Prise en charge par le CCRP du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales en octobre 2018, la statue vient d’être restituée cette semaine à la commune et trône depuis vendredi dernier dans la niche centrale d’un meuble entre deux vitrines d’orfèvrerie.
La Vierge est représentée debout. Tenant l’Enfant Jésus sur le côté gauche. Le bras droit est dirigé vers le bas. Geste sans doute destiné à égrainer un chapelet du Rosaire. La Vierge est coiffée d’un voile court, noué à l’avant. Elle est vêtue d’une robe et d’un manteau drapés. L’enfant dénudé est couvert d’un linge qui s’enroule sur la hanche droite. Il tient un globe dans la main gauche et bénit de sa main droite. Un chapelet est pendu à son cou.
En bois polychrome, la statue est entièrement dorée à la feuille d’or avec des effets de mat et de brillant. Deux techniques d’application sont employées : dorure aqueuse et polie et dorure à la mixtion mate.
L’ensemble est sculpté en ronde-bosse dans une bille de bois. La statue, enfin, est vissée sur un socle en bois gris clair, plus contemporain, de forme carré, à deux pans coupés sur l’avant. D’un poids de 7 kg, elle mesure 66,5 cm de haut, 30 cm de large pour une profondeur de 22 cm.
Photos © Gérard Vandystadt / Association Mémoire de la mine.