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Musée de la Mine d’Escaro-Aytua
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Descriptif du site
Mars 1943 : Réquisition de matériel de transport.

par Mémoire Mine

En pétard, M.Condamin, le directeur de l’antenne perpignanaise du Comité d’organisation de l’industrie des minerais de fer pendant la Seconde Guerre mondiale !
La cause de son ire ? Un ordre de réquisition émis par le service des Ponts et chaussées de Perpignan à l’encontre des Sociétés des mines de la Têt et de Lesquerde pour leur camion de transport de bois de mine. Véhicules utilisés également pour l’acheminement du gros matériel et des vivres, jugés « absolument indispensables à la vie même de ces exploitations » comme l’indique le haut-fonctionnaire dans un courrier adressé au préfet des P.-O, début mars 1943.
« Non seulement ces camions sont indispensables à l’activité des mines de fer de la région mais ils commandent même cette activité », explique-t-il. « A telle enseigne que ces camions enlevés, les dites mines devront obligatoirement licencier (…) son personnel (…) ».

Et le directeur d’insister. Pointant du doigt l’incohérence de cette décision administrative. « Cela même, au moment où l’ordre impératif est donné par le Ministère de la production industrielle de développer au maximum l’extraction, d’intensifier les travaux neufs pour passer à des ordres de production doublée. Cela même, où un ordre formel de la Direction de la sidérurgie a fait mettre à la disposition de l’ensemble des mines de fer des Pyrénées-Orientales - en dehors de ces deux-là - 8 camions Berlier gazobois dans un temps record ».
M.Condamin renchérit. Considérant que cette réquisition « ne saurait être valable », il demande, en conséquence, sa « levée immédiate ».
Priant le préfet d’agréer l’expression de ses « sentiments de déférence » (sic) le directeur n’y va pas avec le dos de la cuillère. Disant s’opposer « avec force » à ce que les mines intéressées s’exécutent. Afin, conclut-il, « d’éloigner la menace brutale d’arrêté des travaux de l’une d’elles. Et aussi, parce qu’un tel illogisme ne saurait prévaloir dans un édifice économique sain, puisque depuis des siècles "donner et retenir ne vaut" ».
Bigre ! Qu’en termes galants cela est envoyé…

Sources © Association Mémoire de la mine. Photo d’illustration d’un camion benne à vérin hydraulique de marque Renault (type AGP 65cv, 3 tonnes,1938) du type de celui utilisé par la Société des mines de la Têt pour ses mines de Sahorre et d’Escaro-Sud. © Renault Communication. Photographe inconnu. DR